Laisser Lou Salomé bercer mon dimanche

Que faîtes-vous de votre dimanche ? Quelle couleur lui donnez-vous ?

J'aime l'entourer de douceurs. Il est à la fois, le jour durant lequel je fais le point pour bien commencer ma semaine, et celui pendant lequel je me laisse glisser dans un rythme bien à moi. Aujourd'hui plongeant dans l'obligation de quelques tâches ménagères, après avoir réalisé que la formule "higitus figitus" n'opérait pas sa magie, j'ai écouté le podcast de France Culture dédié à la biographie de Lou Andréas Salomé.

Quelle bonne idée ! Je vous le recommande, si vous voulez écouter plusieurs auteurs vous narrer la vie de cette femme libre et audacieuse. Sur ce la femme libre et audacieuse que je suis vous laisse, elle a du repassage à faire !

 

Qui peut te fuir une fois saisi par toi,
Quand tu le fixes de ton regard ténébreux?
Je ne m’enfuirai pas quand tu m’auras saisie.
Je ne croirai jamais que tu ne fais que détruire.
Je le sais, toute vie est par toi traversée.
Rien n’existe ici-bas qu’un jour tu ne le touches.
La vie sans toi, certes, elle serait belle,
Mais toi aussi, douleur, mérites qu’on te vive.
Non, tu n’es pas un fantôme de la nuit,
Tu viens rappeler à l’âme qu’elle est forte,
C’est le combat qui a rendu grand les plus grands,
- Le combat vers un but, par de durs chemins.
Si donc, douleur, au lieu de bonheur et de plaisir
Tu peux me donner l’Unique, la vraie grandeur,
Alors, viens et laisse-nous lutter corps à corps,
Oui, viens, notre lutte fût-elle mortelle.
Pénètre au plus profond de mon cœur
Et creuse au plus profond de ma vie,
Ôte-moi le rêve de l’illusion et du bonheur,
Ôte-moi tout ce qui ne valait pas les aspirations infinies.
Tu ne remportes pas sur l’homme la dernière victoire,
Même s’il offre sa poitrine à tes coups,
Même s’il tombe mortellement blessé –
- Tu es le socle où repose la grandeur de l’esprit.

Lou Andreas-Salomé (1861-1937)

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