Il y a un an je n'étais pas bien vaillante

... Et ce soir, je vous avoue que je ne le suis pas non plus. Un peu comme un élastique qu'on aurait tendu le plus possible et qui vous claque le visage quand il perd toute résistance.

Il y a un an, j'utilisais toute mon énergie pour lutter contre l'inertie, contre un diagnostic écrit. Une phrase peut changer toute votre vie "votre mère a un cancer du pancréas". Quelques mots et tout votre quotidien vole en éclat. Je l'ai regardée. Elle m'a serré la main. Pour la première fois de ma vie, j'ai vu des larmes rouler sur les joues de ma tante. Puis on a fait comme on a pu, on s'est organisée.

En 15 jours, elle est devenue impotente. Ma mère, pour rester mère, m'a dit que tout allait bien. Moi pour rester sa fille, j'ai dit que j'allais bien, j'ai fait de l'humour et je l'ai chouchouté comme j'ai pu. Puis s'installe cet étrange bal, au cours duquel ma mère digne et courageuse n'a jamais rien dit de ses peurs et où moi j'ai tue les miennes.

Alors on avance comme un petit soldat, pour préserver la dignité de sa mère à défaut de pouvoir la sauver. Et un jour, on se réveille en réalisant, que l'on a rien d'un petit soldat et qu'au cours de cet étrange voyage, on a sacrément pris du plomb dans l'aile.

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24 comments

  • Ginie et son paillasson says:

    C'est une période difficile, tu entres dans la phase des "Il y a un an..."
    Plein de bises, de câlins, de courage.

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    • TheCélinette says:

      Câlins bien reçus :)

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  • Professeur Rémi says:

    Je pourrais citer Nietzsche et parler de ce qui ne tue pas, et qui te rendrais plus forte. Je pourrais te dire que je comprends ce que tu ressens, mais ça ne serais probablement pas vrai. Je pourrais te dire que dans la mort, ceux qui ramassent c'est ceux qui restent...

    Et pourtant je suis convaincu que ça ne sert à rien. Il y a la phase où l'on accepte, là phase où on dit "je vais en parler à..." et où on réalise que non, la phase des "il y a un an...." comme si bien dit avant moi. Puis fini par arriver la phase des souvenirs, des bons bien sur. Les autres, on finit par presque les laisser de côté, on les a en mémoire avec un petit pincement, mais il faut reconnaître que les bons moments, c'est vachement plus fun à se remémorer...

    Un mec - ou une femme, j'en sais rien, et à cette heure ci après avoir noyé mon célibat en soir de Saint Valentin dans un bon litre de coca light, j'ai pas envie de chercher... - a dit que la mort fait partie de la vie (tout ça pour ça, je reconnais, c'est vachement limite. Bref, à nous de profiter à fond, en ne perdant pas d'esprit que ça nous arrivera tous, et que ça peut arriver à n'importe quel moment.

    Pleins de bonnes choses en ces pensées moins fun, et garde en tête que tout ce qu'elle n'aurait probalament pas voulu, c'est que tu sois triste...

    Un admirateur qui vous veut du bien...

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    • TheCélinette says:

      Merci Rémi :)
      Et je suis sûre que quelqu'un d'aussi chouette que toi, ne va pas rester célibataire longtemps !

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  • Olympe says:

    Une nouvelle phase à vivre. Le travail du deuil encore et encore à l'œuvre. Elle serait heureuse de te voir heureuse .

    Bises

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    • TheCélinette says:

      Je fais mon maxi pour être heureuse, mais parfois je trébuche ;) Merci pour ton mot.

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  • Blablasd1fille says:

    La mort fait partie de la vie mais quand elle arrive et nous enlève quelqu'un qu'on aime elle nous fait vachement mal.
    Tellement qu'après on restera toujours un peu boîteux même si avec les années ça s'estompe à la vue des autres,y'a rien à faire nous on le sent qu'on est bancale.
    Ces mois "avant",je ne connais pas mais je me dis que ça doit être vachement dur,aussi dur que la grande claque du tout puis plus rien.
    Dans deux ans,trois,dix,vingt tu auras tj le petit pincement au coeur dans ces périodes là...Mais y'a pas le choix,faut avancer.Je t'embrasse fort ma jolie!! ;)

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    • TheCélinette says:

      J'avance ma jolie. Merci pour ton joli mot et tes encouragements !

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  • Marmouzets says:

    Je n'ai jamais autant souffert que quand ma mère a eu le sien. Elle s'en est sortie mais je n'oublierai jamais cette douleur qui reste en suspend... La peur que ça recommence un jour.
    Je n'ose même pas imaginer la tienne tant la mienne a été immense avec, pourtant, un très heureux dénouement.
    Je t'envoie tout ce que je peux : du courage, de la force, de bonnes ondes, calins, bisous... tout, du fond du coeur

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  • Elodie says:

    J'ai arrêté de compter le nombre d'années depuis un moment...
    Mais si je fais le calcul, ça doit faire 12 ans maintenant que j'ai perdu mon père d'un cancer du pancréas, j'avais 17 ans à l'époque et je ne me rendais pas bien compte, surtout que je pensais sans trop y croire que les parents étaient immortels, bah, mauvaise nouvelle ils ne le sont malheureusement pas.

    Pas toujours évident d'aller de l'avant, mais il le faut.

    Je t'envoie aussi plein de courage et de force, mais aussi des sourires et des bisous.

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  • daria says:

    Tu as su mettre en mots ce que tu ressentais dans ces moments et tu l'as partagé :o Je trouve ça épatant, vraiment. C'est si (trop) difficile.
    Puis plus de nouvelles "publiques" pendant quelques jours, normal.
    Enfin, tu reviens, tu avances, tu "rebondis":) ...je reste bouche bée :o wouah et :)

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  • cereales gigolo says:

    quitte a te rappeller du passé, accordes toi a rever de ce que tu seras dans un an :)

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  • savon says:

    Comme je te comprends. Je t'envoie des ondes de courage.

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    • TheCélinette says:

      Je les prends de bon cœur :) Merci !

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  • luciamel says:

    peut-être pas étonnant que toi et moi nous ayons (re)trouvé l'amour après une telle épreuve (la perte d'un être cher). Bisous.

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  • luciamel says:

    est-ce un hasard que toi et moi nous ayons (re)trouvé l'amour après une même épreuve (la perte si douloureuse d'un être cher), et qu'en plus nous nous soyons rapprochées à ce moment-là... Bisous.

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  • luciamel says:

    pardon, pour le doublon... :))) au début ça ne marchait pas, ça m'a permis de mieux formuler la 2e fois ;)

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  • Leila says:

    ma belle, je pense fort à toi.

    Reply
  • Leila says:

    ma belle, je pense fort à toi.

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  • Aurélie'S LAND says:

    J'ai connu aussi la maladie et la perte d'un être cher, alors je te serre fort fort. Il n'y a pas de mots mais de la présence, de l'affection, des pensées positives pour continuer, aller de l'avant.
    Big hug pour toi

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  • Plume says:

    Une fois de plus je ne sais pas quoi dire...
    Si ce n'est que dans un petit coin, de loin, il y a moi et je suis sûre que je ne suis pas la seule à vouloir t'apporter un mot de soutien, une petite vibe de douceur, mais qui se contente de se taire, par pudeur et l'absence de mots justes.

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  • Troisième Personne says:

    Touchant... indecible. Je n'ai rien à vous dire, et pourtant je vous écris, comme l'on répond à un besoin primaire... je vous écris malgré moi, et, vous voyez ? Je ne vous dis rien, je vous en avais avertie... peut être c'est juste que mon silence s'agite joyeux face au miroir de cet autre silence, le vôtre, celui qui se déguise en mots pour laisser à peine entrevoir un délicat reflet de tout ce qui ne se nomme pas, parce qu'il faudrait en inventer les mots, et que l'on a à peine la force de contenir les larmes. Peut être qu'au fond de vos yeux, votre silence est l'echo de tout ce peuple de silences qui montent les uns sur les épaules des autres, des nains lents et imperceptibles, déguisés à leur tour de maquillage, alcool, shopping ou rock n' roll, des pas courts qui montent et descendent les rues et l'escalier du métro pour n'aller nulle part, juste pour sentir qu'au moins le monde bouge sous nos pieds... ce peuple de silences nains, cette tour de nains qui nous regardent droit aux yeux cherchant la voix, le mot qui puisse couper l'air et le temps comme une lame fragile et délicate, d'un geste tendre comme celui du cheveu qui tombe de votre tête, croisse votre front et vos sourcilles à peine perceptible. Quoi qu'il en soit, il est à nous, à tous, ce silence, tous ces echos, peu importe le coeur où ils se cachent, peu importe les fenêtres à travers lesquelles nous observe et nous imite, sifflant un air éloquent, comme il est toujours éloquent, le silence. ...Elle est partie, ou elle partira, Mademoiselle... et demain, la barque viendra encore chercher un homme ou une femme et sa tribu de nains imperceptibles, pour traverser à nouveau la longue mer qui nous separe de tout ce qui est, et que nous arrivons à peine à imaginer, avec tout le mal que nous avons déjà à comprendre la terre sur laquelle nos pieds laissent leurs traces. Est une station assez longue, cette attente sur la terre, et peut être que derrière tout, ce qui me touche de votre silence, c'est le constat que le mien est toujours là, après toutes ces années. Fut la dernière femme à qui j'ai donné des fleurs et des serenades, la dernière avec qui j'ai chanté de tout mon coeur une chanson du dix-neuvième... Le jour où elle est partie, elle était tellement grande, sa souffrance, que je n'ai pu qu'être soulagé... Lorsqu'elle m'a dit "à la prochaine", j'ai pu comprendre que c'était plus qu'une conviction, que ce n'était pas sa religion qui parlait... et avec son sourire fatigué et ces yeux 'cantando', elle traversa la mer et fut pressée, mais pas trop, de comparer ses réponses, de vivre sa rencontre avec la Vérité qui nous semble ici bas combien esquive, bien que ça soit elle qui passe son existence à prononcer nos noms. Ma grand-mère est parti, le nom du Christ à la bouche, Son amour dans le coeur, au milieu de nous tous païens sauvages qui avions inventé notre propre religion, pour nous en moquer ensuite. Et oui, la transition est dure... et vous voyez? Je n'ai toujours rien à vous dire, si ce n'est que notre évidente incapacité à comprendre les lois qui dirigent les aspects les plus simples de notre existence, ne nie pas l'existence de ce que nous ne comprenons pas, de ce que nous n'apercevons pas. Un cosmos si merveilleux et scientifiquement improbable, un si beau jeu d'imposibles qui respire face à nous à chaque millimètre carré de notre terre... à quoi bon, si tout allait finir dans la poubelle? Ce ne serait pas cohérent. Tout ce qui nous entoure nous montre bien ce desing de cycles... que deviendrons nous et de quelles ailles battrons les courants sidéraux quand le temps de notre voyage arrive? Parfois j'imagine que la vie est aussi une pas si longue préparation au voyage... et alors, quand le Capitain apele... la terre devient bien trop petite, et le navire doit partir être ce qu'il est, pour conquérir la mer. Je vous laisse mon silence dithyrambe et blindé de tous ces petits mots nains qui ne disent rien, qui font juste du bruit cherchant du sens dans votre regard qui les observe comme un groupe d'enfants espiègles... Ils ne sont bons à presque rien, mes petits nains, mais je vous les offre en cette heure transitoire. Ne vous occupez pas d'eux, laissez les juste marcher un peu par le jardin, ils finiront par avoir faim ou froid, éternuer, et ils rentreront chez eux, ou leur sortiront des ailles papillons ou un autre insecte qui chante avec ses pates tout ce qu'il n'a jamais réussi à dire ici. Un requiem de silence, de mémoire, qui rappelle les belles choses du passé pour bien les conserver, un requiem de porte ouverte à demain, pour le chemin qui se oeuvre, et à l'honneur de celui qui enfin repose, la joie de marcher vers l'avant, comme les branches de 'arbre qui touchent le ciel que les racines contemplent à peine. A partir de là, tout commence, mais à partir de la, nous ne voyons rien. La bonté de la nature fini toujours pour s'imposer quand l'Homme ainsi le lui permet... la méchanceté de ce monde ne pas pouvant arriver à ce crepuscule divine, il y a que la bonte qui, encore une fois, regarde tout de ses yeux transparents, misericorde et Grace. Il reste peu de choses à perdre, même s'il en reste beaucoup... il n'y a donc rien à perdre si nous demandons à Dieu, ce cher Monsieur, s'il est bien là... et s'il y a un bon moyen pour nous faire embaucher dans ses projets, parce qu'à ce qui dit, ce sont des projets de paix et un avenir. Nous signons où, Cher Monsieur Dieu ? Oui, votre sang aura déjà signé.... mais quoi faire, donc? Nous ne sommes qu'une masse de silences imperceptibles qui se lèvent face à nous et nous regardent droit aux yeux, et nous ne leurs sommes pas en dette ! Acceptez vous cette misère ? Ça me fait presque pleurer l'idée que vous n'ayez pas du tout changé, que vous continuez à aimer trainer avec ceux dont la société se moque, les pauvres campagnards, les pêcheurs ordinaires, les filles généreuses avec le don de ses faveurs, les alcoholos qui trainons quand la Ville n'est plus lumière, et que même les chats, ils dorment. Voyez vous? J'écrivais mon rien à cette petite dame, grande dame, que je ne connais même pas... il m'a paru que sa tristeza et une tristeza mienne que j'avais jamais exprimé, se ressemblent et connaissent de longue date... sans le savoir. Vous me connaissez bien, Monsieur Dieu, je ne joue pas au billard français, c'est leur affaire à elles, ces tristesses, moi je balançais juste les nains, et contemplait le chemin par lequel je marche déjà vers la sortie... Dans tous les cas, ici, il n'y a plus que deux personnes qui comptent, Cher Monsieur... il y a cette dame triste dont je répond le message... puis il y a Vous.... et moi? Je suis la troisième personne, qui se marche avec sa tribu de silences de l'autre côté de la ciudad. Vous avez les réponses... ne la laissez pas sans ses questions... c'est en toute humilité que je vous prie de le faire... je dois aller dormir maintenant. Bénissez nous, comme vos propres enfants, au nom de votre Fils.

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  • bubble says:

    tu m'as tellement émue...que je ne sais quoi te répondre...tu racontes cela avec tellement de dignité , cette impuissance face au mal, c'est terrible
    je te souhaite que l'avenir t'offre de belles choses

    Reply
  • bubble says:

    tu m'as tellement émue...que je ne sais quoi te répondre...tu racontes cela avec tellement de dignité , cette impuissance face au mal, c'est terrible
    je te souhaite que l'avenir t'offre de belles choses

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